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art Game
25 mai 2011

Par Cod: Développé par Team Bondi et sorti ce

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Par Cod: 

Développé par Team Bondi et sorti ce mois ci, en mai 2011, L.A. Noire est un jeu qui a suscité une longue attente auprès des fans du genre et des curieux d‘avant-garde technique.

Petit nouveau dans la collection très typée des jeux de son éditeur RockStar,  L.A. Noire a pour ambition de montrer un autre visage des « GTA-like ». optant pour une approche étonnement peu exploitée dans l’univers des jeux vidéo, celle d’incarner un membre des forces de l’ordre courant après les malfrats et la racaille des rues. Si cette transgression du genre s’applique principalement au game play, force est de constater que la direction artistique très cinématographique joue un rôle des plus importants.


Symbiose parfaite entre cinéma et jeu ?


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Etant finalement peut être un jeu pour cinéphile plus que pour gamer, L.A. Noire marque le jeu-vidéo sur plus d’un point et s’impose comme une création intéressante et réussie. Prenant place dans l’Amérique des années 40, à Los Angeles pour être précis (mais ça vous l’aviez déjà deviné), le scénario du jeu s’inspire comme tout le reste, des plus grands films du genre. Pas très fan de ce cinéma bien que vrai cinéphile, je ne prendrais pas le risque de vous citer de mauvaises références qui de toute façon, semblent dater de bien avant ma naissance. Sachez seulement que vous incarnez un ancien soldat de la guerre mondial s’étant découvert de véritables talents d’enquêteur, métier dans lequel il se recycle à son retour au pays, et connait une fulgurante ascension personnelle. Offrant un game play tourné principalement vers l’enquête et l’interrogatoire de suspects (choses relativement innovantes), l’histoire en est découpée en deux structures distinctes et plutôt intéressantes. D’un côté les enquêtes, qui s’enchainent aussi vite qu’elles se renouvellent et d’un autre, une partie plus narrative, révélant le passé de notre héros via des flashs back réguliers. 

Bénéficiant donc d’une variété scénaristique certaine, c’est à la direction artistique qu’il incombera de lier le tout avec cohérence et fluidité.


Le terrain de jeu, Los Angeles des années 40 je le rappelle, est très fortement inspiré de l’image sublimée qu’en offrent les films du genre. La ville est encore jeune, les voyous portent des costumes cravates et les voitures typiques de l’époque sillonnent les rues. L’environnement est immédiatement identifiable même s’il est évident qu’il lui serait difficile de planter l’époque et l’ambiance à lui seul. Ce qui en fait sa magie et son charme, c’est la vie qui s’en dégage, les habitants qui le peuplent et les archétypes immanquables de cet autre temps. La ville est vaste, riche et offre des zones relativement variées (dans la limite de la véracité historique du lieu). Il est agréable de reconnaitre des enseignes ou monuments célèbres, le jeu gagnant en crédibilité et immersion. 

Evidement limité d’un point de vue design puisqu’ayant pour but de calquer la réalité, on pourrait regretter un léger manque d’audace et de stylisation dans le rendu graphique. Les couleurs sont fades, l’horizon manque de profondeur et les cieux auraient pu être l’occasion de plonger la ville dans de magnifiques crépuscules ou autres atmosphères nocturnes plus ou moins poétiques. L’époque n’est donc peut-être pas aussi sublimée qu’elle aurait pu l’être et l’on sent clairement que c’est là plus une faiblesse qu’un parti pris réaliste des développeurs.

Ce manque de cachet est compensé par une technique de très bonne qualité où textures, végétations ou encore densité des détails atteignent un niveau véritablement impressionnant pour un jeu à monde ouvert. Je retiendrais par exemple les vitrines des magasins et boutiques qui se voient enfin épargnées de l’éternelle et peu efficace image plate, sensée créer un trompe l’œil. Là, chaque étalage est remplie d’objets entièrement modélisés en 3D, certains même animés et le tout à la composition très réaliste. Un véritable renforcement de l’immersion car n’oublions pas que se sont les petits détails qui cumulés, créent un monde. Mention spéciale également aux intérieurs de bâtiments, plus nombreux qu’à l’accoutumé  dans ce genre de jeux, bénéficiant d’un soin technique et d’un réalisme au niveau détails (ameublement principalement) tout juste royale ! A noter également les très nombreuses animations de PNJ (personnages non joueurs) qui pullulent dans les rues, se prêtant à leurs activités quotidiennes avec beaucoup de réalisme.


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Ayant justement nécessité la plus grande des attentions, les personnages du jeu sont au centre de tous les espoirs suscités pendant les années de développement. Usant d’une technique innovante et potentiellement révolutionnaire de motion scan (scan de visages réels pour une reconstitution numérique), les développeurs ont fait la promesse d’apporter un réalisme facial jamais atteint auparavant dans le jeu vidéo. Non sans défaut, on doit avouer que le pari est réussi. Les visages et surtout les expressions des acteurs scannés sont véritablement bluffant. Chaque détail et stigmate a été fidèlement retranscrit tel que les mouvements des sourcils, paupières, les rides, les pommettes, le gonflement des narines, le pincement des lèvres ou encore les haussements d’oreilles. C’est indéniablement un bond de franchi mais cette technique avant-gardiste contraste avec une modélisation du corps ou de l’arrière de la tête, banale et tout à fait moyenne. Le contraste le plus frappant est sans doute avec les textures de peau, bien trop lisses. On imagine que se fut le prix à payer pour intégrer de si belles animations. Rien de choquant cela dit, les animations du corps étant elles aussi splendides bien qu’un chouilla trop scriptées et manquant donc de fluidité et de naturel lors des interactions avec l’environnement. 

D’un point de vue chara-design, le réalisme prend évidemment le pas sur toute fantaisie quelqu’elle soit. La charte « années 40 américaines » est cela dit parfaitement respectée et il est plaisant de contrôler ces stéréotypes cinématographiques d’un genre si respecté. Mettant en valeur le soin maniaque apporté aux protagonistes, de nombreuses cut scènes (cinématiques avec le moteur in game du jeu) viennent donner vie aux très nombreux dialogues ainsi qu'à l'introduction des scènes d'actions (poursuites et autres fusillades). Là aussi, l'influence cinéma est très présente et la qualité du cadrage ou de la mise en scène n'a rien a envié aux oeuvres dont elle s'inspire. 

 

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Du côté de la bande son le jeu fait honneur à son étiquette Rockstar. Les doublages en VO sont une fois encore parfaits, bien que frustrant en VOST, le jeu se faisant un malin plaisir d’insérer d’innombrables dialogues pendant les phases de game play, nous obligeant à choisir entre se concentrer sur l’action, ou lire les sous titres (je parle évidement pour les non anglophones comme moi). Les musiques respectent à merveille l’ambiance et on a le droit à tous les standards jazz et autres de l’époque.

 

Bien qu’étant une valeur sûr du genre, L.A.Noire est un jeu qui souffre de certains sacrifices sur l’hôtel de l’avant-garde technique. A trop vouloir être réaliste, il perd ce cachet esthétique qui lui manque tant. Cela dit ses performances graphiques raviront la majorité et il ne fait aucun doute quand à la réussite de l’hommage cinématographique qu’il a voulu être. Si vous rêvez d’être le héros d’un de ces polars ou films noirs des années 40, foncez !

 


L.A. Noire Trailer #2 VOSTF 

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Commentaires
A
Ton article est très explicite. Je te remercie de me faire découvrir toutes ces infos !
C
Ah bah j'suis content que quelqu'un pense aussi à shenmue !! Je trouve en fait que le game play "enquête" est identique à certaines phases de shenmue. Mais vraiment dans les moindres détails (prendre l'objet dans la main et le tourner dans tous les sens ... chercher un nom et une adresse dans un carnet de note ... regarder le nom sur la boite aux lettres pour trouver le numéro d'appart etc) et j'ai été surpris de voir aucune critiques pro en parler !! Bon moi je l'ai pas fait non plus mais c'est parce que mes critiques concernent la direction artistique et sur ce point là, aucun rapport avec shenmue :/ Donc du coup, l'aspect "complètement innovant", "un nouveau genre est né" etc comme on peut voir un peu partout sur les sites, est un peu exagéré ! :D Mais bon, ça reste un jeu très intéressant et rafraîchissant :)
D
Hé oui, à trop vouloir poursuivre le réalisme, on oubli de donner une personnalité artistique ! Très bonne critique, avec un jeu qui a l'air de puiser ses références dans beaucoup de genre vidéoludiques : du vieux point and clic LucasArt en passant par du Shenmue ! Aghaaaa, je bave !
C
ahah xD C'est vrai que certains jeux poussent à l'achat ou la confection de chapeau, plus ou moins classe au passage (j'ai connu quelqu'un qui se prenait pour Link avec simplement une chaussette verte sur la tête :D).<br /> Oui le jeu est une merveille visuelle mais ça dépend de quoi on parle ! Je le trouve hyper réussi techniquement (textures, richesses des détails, réalisme, animation) mais un brin décevant niveau cachet esthetique ... comparé à un GTA 4 par exemple qui avait des tons qui viraient au vert façon matrix dés qu'il se mettait à pleuvoir ... les lumières de la ville scintillent à des kilomètres à la tombée de la nuit, y a du brouillard qui donnent par moment un côté mysterieux etc ... c'est ce qui manque un peu à L.A.Noire, surtout compte tenue de l'époque qui se prète à un peu de poësie je trouve ...
M
Très bon jeu, très immersif... Un jeu qui rappel certains films comme "LA Confidential"... enfin bref une merveille visuel! Attention toutefois le jeu peut influencer sur l'achat d'un chapeau...
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